
Le Koweït est une monarchie constitutionnelle où l’émir joue un rôle central. L’émir, chef de l’État, appartient à la famille Al-Sabah, dynastie régnante depuis le XVIIIe siècle. Il détient d'importantes prérogatives, notamment la nomination du Premier ministre et des principaux ministres. Les membres de l’exécutif incluent souvent des personnalités issues de la famille royale, ce qui reflète la préservation de l’autorité monarchique dans les affaires publiques.
L’Assemblée nationale, connue sous le nom de Majlis Al-Umma, est une composante essentielle du système politique. Composée de 50 membres élus, elle joue un rôle actif dans l’élaboration des lois et le contrôle de l’exécutif. Contrairement à d'autres monarchies du Golfe, le Koweït permet une certaine liberté d'expression et de critique politique, bien que des limites subsistent.
L’émir est le garant de l’unité nationale et de la stabilité politique. Ses décisions incluent la dissolution de l’Assemblée nationale ou la promulgation de décrets en période de crise. L’émir Sheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Sabah, en fonction depuis 2020, s’inscrit dans une longue tradition de dirigeants visant à maintenir l’équilibre entre réformes et préservation de la monarchie.
Le rôle législatif de l’Assemblée nationale est particulièrement notable dans un contexte régional où les parlements élus sont rares. Les élections se déroulent tous les quatre ans, et les candidats incluent aussi bien des indépendants que des représentants de blocs politiques non formalisés, les partis étant interdits. Les débats parlementaires, souvent animés, reflètent les aspirations de la société koweïtienne, y compris sur des sujets sensibles comme les droits des femmes ou les finances publiques.
Le Koweït se distingue par l’influence de la société civile et une relative ouverture politique. Les médias koweïtiens jouissent d’une plus grande liberté par rapport à ceux d’autres pays de la région. Cette situation favorise des discussions publiques sur des thèmes variés, y compris les politiques gouvernementales.
Les défis politiques incluent des tensions entre l’exécutif et le législatif, illustrées par des dissolutions fréquentes de l’Assemblée nationale. Ces tensions reflètent un équilibre délicat entre monarchie et démocratie, où chaque partie cherche à maintenir son influence. Par ailleurs, la politique migratoire suscite des débats, notamment en raison de la forte proportion de travailleurs étrangers dans le pays.
Les réformes sociopolitiques, bien qu’avancées par rapport à d’autres monarchies du Golfe, rencontrent des résistances. Par exemple, le droit des femmes à participer aux élections n’a été reconnu qu’en 2005, et des inégalités subsistent encore. Les pressions pour une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques témoignent de la volonté d’une partie de la population d’accroître le rôle de l’État de droit.
Sur le plan international, le Koweït adopte une politique étrangère prudente. Il entretient des relations solides avec ses voisins du Conseil de coopération du Golfe, tout en s’efforçant de jouer un rôle de médiateur dans les crises régionales. Par exemple, sa médiation dans le blocus du Qatar en 2017 a été saluée pour son approche diplomatique.
Sur le plan économique, le Koweït reste fortement dépendant des revenus pétroliers, ce qui influence ses priorités politiques et internationales. Les discussions autour de la diversification économique, inscrites dans le plan "Vision 2035", montrent une volonté de préparer l’après-pétrole, bien que les avancées soient parfois limitées par les rivalités politiques internes.